Plutôt que de s’attaquer à l’œuvre originelle de Shakespeare, Guy Pierre Couleau se saisit de l’adaptation cousue main par Peter Brook. « J’aime le recentrage sur la tragédie familiale que Peter Brook et Jean Claude Carrière ont opéré, leur façon de transformer l’œuvre originelle, dont on sent, partout, les tréfonds, en un long poème d’1h45, leur volonté de chercher un vocabulaire qui, dans une même phrase, mêle le trivial et le sacré. Ce sont des conteurs, des storytellers dirait-on aujourd’hui, qui aiguillent le regard, mais ne dictent rien. Tout l’enjeu est de comprendre comment Hamlet, un jeune homme qui a tout pour lui, devient un multi-meurtrier, comment un fantôme peut bouleverser sa vie et celle d’Ophélie ».
Guy Pierre Couleau a trouvé son Hamlet en - Benjamin Jungers – ex-pensionnaire de la Comédie-Française. Son côté à la fois « « enfant et fou » sied a priori parfaitement au personnage shakespearien, encore plus central que dans l’œuvre originale. Lui revient, notamment, la lourde charge d’ouvrir le bal avec un monologue qui précipite l’ensemble des protagonistes dans la boîte crânienne d’Hamlet où la tempête fait rage.