Sacha, c’est Chimkevitch pour ceux qui l’ont connu à l’occasion d’un festival “Jazz à Troyes” de la décennie 80.
Artiste plus que peintre, il joua sa partition en improvisations inlassables plus de 60 années durant. Là, naissait le paysage jazz accompagné de la “femme jazz”, femmes mythiques nimbées de notes bleues.
Son oeuvre, témoignage de l’ambiance si particulière sous influence de mode existentialiste mêlée à la pulsion musicale venue d’Outre-Atlantique, colore l’essentiel de ses créations. Elle nourrit pour lacirconstance un spectacle riche de la synergie “image-musique-texte” si caractéristique du Théâtre actuel. Image et musique participent en évidents contrepoints à des textes dont les auteurs, consciemment ou inconsciemment ont laissé aller leur plume au gré d’une improvisation souvent teintée d’une atmosphère underground.
Ce spectacle en forme de cabaret est mis en oeuvre par trois générations d’artistes toutes et tous issus du Conservatoire de Troyes.
Chimkevitch s’enivrait de peinture et dans ses illustrations érotiques des “Fleurs du mal” répondait-il à la pensée de Charles Baudelaire : “pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? de vin, de poésie ou de vertu… à votre guise mais enivrez-vous”. Mais bien sûr, enivrons-nous de Théâtre.
Michel Bollet
