C'est quoi être européen aujourd'hui ?
Hymne aux vivants, l’écriture de Laurent Gaudet est éminemment musicale et poétique. Dans « Nous, l’Europe, banquet des peuples » il pose une réflexion ample et généreuse sur le désir d’Europe, cet impossible nécessaire auquel on croit de moins en moins par manque de récit et donc de désir. Discret préconisateur. Il ne manque pas d’invoquer quelques grandes figures tutélaires, dont celle de Camus, européen combattif, qui écrivait : « Notre Europe est une aventure que nous continuerons de faire, malgré vous, dans le vent de l’intelligence ». Dans une nécessité absolue de poser une parole poétique en face des récupérations politiques, la compagnie La Strada, s’est emparée de ce récit européen humaniste, pour rappeler qu’une mémoire commune, même douloureuse, est un ferment d’avenir. L’épopée que nous propose la Compagnie est magistrale, superréaction poétique sans concession, invitant à la question d’une Europe des différences, de la solidarité et de la liberté. L’idée d’un monde qui rassemble, celle de l’égalité des droits. Et si l’Europe avait encore un avenir ?
« L'Europe a besoin des seins de Joséphine Baker et des poèmes de Cendrars. L'Europe a besoin de la gouaille de cabaret de Brecht - Dépêchez-vous de rire, - Finissez les bouteilles, - Enchaînez les toiles, les livres, les poèmes, - Vite ! » Extrait de « Nous : l’Europe, Banquet des peuples »
À Catherine…
